Observatoire de la théorie du Genre
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sep
Souvenez-vous. En 2009, le monde entier découvrait Thomas Beati, ce transsexuel américain qui, devenu homme, avait néanmoins conservé ses organes sexuels féminins et revendiquait son droit d’être « un homme enceint » . Deux grossesses plus tard, Beati continue de militer activement pour la reconnaissance politique et sociale d’un « désir d’enfant [qui] n’est pas féminin ou masculin. C’est un désir humain. J’ai le droit d’avoir un enfant biologique » .
Une position militante et idéologique partagée par un transsexuel berlinois qui, le 11 avril dernier, a surpris l’administration allemande en demandant à être reconnu comme père de l’enfant dont il venait d’accoucher à domicile. Demande qui lui fut accordée, - mère biologique, il sera bel et bien inscrit comme « père » de l’enfant auprès de l’administration - contrairement à sa revendication d’inscrire le nouveau né comme « genre neutre » dans les registres d’état civil. Certes, l’Allemagne vient de reconnaître la possibilité d’un « genre indéterminé » à la naissance (voir notre article) mais cette alternative concerne uniquement les enfants nés « intersexués », c’est-à-dire ceux pour qui il est difficile de déterminer avec certitude s’ils sont fille ou garçon.
Quoi qu’il en soit, cette demande continue de poser la question des limites aux revendications liées au désir personnel, et à la reconnaissance de ce dit désir par l’Etat. Comme le rappelait le quotidien Libération dans son édition du 15 septembre dernier, la justice depuis 2008 semble vouloir consacrer la reconnaissance de ces choix individuels : cette année-là en effet, « la Cour constitutionnelle de Karlsruhe décide que le changement de sexe d’un des deux époux ne peut être un motif d’annulation d’un mariage. En 2009, la cour d’appel de Cologne juge qu’une transsexuelle peut rester « père » des enfants qu’elle a eu avant sa nouvelle identité sexuelle. Enfin, depuis 2011, il n’est plus nécessaire de procéder à une opération chirurgicale pour changer de sexe : deux attestations psychologiques suffisent pour un changement de sexe auprès de l’état civil. »
Reste à savoir comment la justice réagira face aux questionnements de ces enfants qui ne découvriront que plus tard que leur père est en fait leur mère.
Publié par
le lundi 30 septembre 2013