Observatoire de la théorie du Genre
34 rue Emile Landrin
92100 Boulogne
28
mai
Kernews : Vous venez d’alerter les parents sur le projet de Vincent Peillon d’introduire des cours de morale laïque et républicaine à l’école. Pour quelles raisons ?
Olivier Vial : La force de Vincent Peillon, c’est d’avoir utilisé ce terme de morale, qui résonne très positivement dans la tête des Français, alors que dans les faits cela risque d’être totalement contraire à ce qu’ils attendent. Quand on parle de morale, les Français espèrent revoir un enseignement où l’on traite de droits et de devoirs. Or, Vincent Peillon s’inscrit dans la lignée de Jean Jaurès. En 2008, il a écrit un livre, « La Révolution Française n’est pas terminée », où il disait déjà que la morale laïque est un instrument de l’action politique, républicaine et socialiste. Il y a un vrai risque d’instrumentalisation de l’école à des fins politiques. Par exemple, dans cette morale laïque, il peut y avoir la dépénalisation du cannabis et l’introduction de la théorie du genre à l’école. Il a aussi une vision très personnelle de la neutralité politique et, récemment, dans un entretien au Nouvel Observateur, il a appelé les professeurs à se réarmer idéologiquement : ce n’est pas de l’idéologie qu’il faut rajouter à l’école, mais il faut plutôt sortir l’école de l’idéologie ambiante...
Votre message s’adresse surtout aux parents et aux grands-parents, pour les inviter à vérifier ce qui va être dit par les professeurs dans les cours d’éducation civique…
On ne sait pas encore ce qui va être fait et les programmes seront rédigés fin juin. On a de réelles inquiétudes sur la rédaction des manuels scolaires, puisque le ministère de l’Éducation Nationale a confié à un think thank très proche des milieux LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et trans) - dont le président est Louis-Georges Tin, également président du CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France) et militant radical gay - le soin de vérifier que les manuels scolaires aillent dans le « bon sens ».
Mais n’est-ce pas une bonne chose d’enseigner à nos enfants des valeurs de tolérance ?
La vraie difficulté, c’est que derrière un discours qui peut apparaître comme positif, comme sur l’égalité des sexes, on a quelque chose qui va beaucoup plus loin. Ce n’est pas d’égalité dont on parle, mais de négation des différences. La question de la théorie du genre est très intéressante. Derrière ce discours sur la lutte pour l’égalité des sexes, il y a des militants qui sont en train d’essayer de mettre en place une politique qui va jusqu’à nier la réalité de la différence des sexes. On est en train d’implanter une nouvelle idéologie. Beaucoup de Français s’imaginent que c’est de la science-fiction mais, malheureusement, en quelques semaines, la France a mis ses pas dans des politiques qui ont déjà été expérimentées dans d’autres pays, notamment en Suède. En Suède, on a développé des crèches et des écoles neutres, où l’on délivre la même éducation aux enfants : on fait en sorte que les petits garçons jouent avec des poupées et que les petites filles bricolent… On fait en sorte qu’il n’y ait pas de moments de liberté pour les enfants, car on s’aperçoit que chaque fois qu’on laisse une plage de loisirs, les petits garçons préfèrent aller jouer avec des petites voitures et les petites filles préfèrent aller jouer à la poupée… On nous apprend que la liberté est le contraire de ce qu’il faut faire et qu’il ne faut surtout pas laisser les enfants libres, pour qu’on puisse les rééduquer afin que la pédagogie puisse contrer les tendances naturelles. On a des cas de plusieurs enfants qui ont été éduqués sans sexe, avec le genre neutre, avec la complicité des parents et personne ne sait quel est le vrai sexe de l’enfant : par exemple, on les habille un jour en fille, le lendemain en garçon… On fait en sorte que leur apparence soit le plus androgyne possible, de façon à ce que les enfants puissent choisir, à partir d’un certain âge de leur vie, d’être un garçon ou une fille ! Malheureusement, cette éducation neutre, on est en train de la mettre en place en France. Najat Vallaud-Belkacem a parrainé la première crèche neutre à Saint-Ouen en septembre 2012. Un amendement a été déposé par Julie Sommaruga, députée PS des Hauts-de-Seine, au projet de loi de Vincent Peillon sur l’école afin de rendre obligatoire l’enseignement de la théorie du genre à partir de six ans ! Derrière un discours qui apparaît comme caricatural et plein de bonnes intentions, il y a une véritable volonté d’aller contre la société actuelle. Les avocats de la théorie du genre expliquent qu’ils veulent subvertir les normes et les codes de la société actuelle pour essayer de renverser la binarité entre masculin et féminin. Cela va très loin. Par exemple, en Suède en ce moment, les parlementaires débattent pour savoir s’il faut, ou non, interdire aux petits garçons de faire pipi debout, parce que ce serait une discrimination vis-à-vis des petites filles qui ne peuvent pas le faire. On est dans un délire égalitariste qui va jusqu’à nier les réalités biologiques.
Beaucoup de gens ne vous croient pas et pensent que vous exagérez : c’est la raison pour laquelle vous avez lancé un site Internet, L’Observatoire de la Théorie du genre?, avec de nombreux éléments de preuve et sources…
C’est la grande difficulté. C’est quelque chose qui se développe très rapidement en France, de façon assez discrète jusqu’à présent, et aujourd’hui tout émerge, car nous avons de nombreuses politiques publiques qui vont dans le même sens. On découvre quelque chose qui semble tellement aller à l’encontre du bon sens, que l’on a du mal à le croire. Le site Theoriedugenre.fr vise justement, à travers des exemples précis et concrets, à montrer vers quelle société nous sommes en train d’aller et les dangers de cette éducation neutre. Beaucoup de psychanalystes s’inquiètent de cela, car on sait que de très nombreux enfants vont avoir un problème dans la construction de leur personnalité. On en train de jouer avec la vie des enfants de façon totalement ridicule et irresponsable, il n’y a pas de limites dans l’idéologie et le ridicule... Par exemple, la ville de Brighton, en Angleterre, est devenue un laboratoire de la théorie du genre. On a inventé des crèches neutres, mais aussi des toilettes neutres pour ceux qui ont choisi de ne pas choisir s’ils étaient un homme ou une femme ! En ce moment, ils viennent de créer un terme neutre pour ceux qui décident de n’être ni un homme, ni une femme, mais quelque chose d’autre… En Argentine, le Parlement a voté une loi qui autorise les gens à changer de genre sans même avoir recours à une opération chirurgicale. Ainsi, un homme biologique peut décider de se déclarer femme sur sa carte d’identité ! Cela devient assez risible quand, par exemple, un homme anatomique se déclare comme femme : il vit avec une femme, cela devient un homme lesbien… Ce sont ces délires que l’on est en train d’apprendre à nos enfants en créant beaucoup de confusion. Vincent Peillon réfléchit à la mise en place d’un programme d’éducation à la sexualité pour tous les enfants à partir de six ans et l’objectif est de dépasser la binarité historique entre masculin et féminin. Certains avocats de la théorie du genre estiment qu’il n’y a pas deux sexes, mais quinze différents... Cela peut perturber tout le monde. Il y a une vingtaine d’années, c’était un délire, or, aujourd’hui, techniquement et technologiquement, on a les moyens de rendre ces délires réels. La médecine permet aujourd’hui un échange de genre par l’absorption d’hormones et, demain, une jeune fille ne demandera pas d’avoir une nouvelle poitrine, mais de changer de genre sur un coup de tête !
Finalement, au nom de la théorie du genre, ce n’était pas la peine de mettre en place le mariage pour tous, si un couple d’hommes peuvent arriver devant le maire et l’un d’entre eux se déclarer femme !
Les militants les plus radicaux de la théorie du genre, comme Judith Butler, sont opposés au mariage gay car c’est pour eux la reproduction d’un ordre hétérosexuel. Pour eux, il faut inventer un autre monde et il n’y a plus de raison d’avoir une sexualité définitive, ni l’hétérosexualité, ni l’homosexualité, mais la faculté d’avoir des allers-retours fréquents : on doit pouvoir changer de genre autant de fois qu’on le souhaite dans une vie... Le pire, c’est pour la parité, puisque ce concept va exploser rapidement en vol si, demain, des hommes, au moment de se présenter à une élection, décident de se présenter comme femmes. Ils pourront bientôt le faire si la loi qui a été adoptée en Argentine est adoptée en France comme le souhaitent les militants LGBT…
Ainsi, l’être humain évolue vers le rejet de tout ce qui naturel…
C’est le rejet de la nature, avec quelque chose de très prométhéen qui consiste à croire que forcément l’histoire a un sens, celui du progrès, c’est-à-dire la lutte contre la nature. On ne peut pas aller jusqu’à nier certaines réalités naturelles et certains philosophes - même de gauche, comme la femme de Lionel Jospin, Sylviane Agacinski - expliquent bien qu’il y a une limite et que cette limite c’est le masculin et le féminin. L’altérité sexuelle est la limite, car c’est grâce à cette altérité sexuelle qu’il y a l’humanité et la procréation.
Paradoxalement, lorsqu’il s’agit de la flore et de la faune, notre société évolue d’une manière inverse : pour protéger des arbres ou des grenouilles au nom du respect de la nature, on empêche de construire une maison ou de faire une route. En revanche, la sauvegarde de la nature ne serait pas valable pour l’homme…
C’est le paradoxe de cette théorie. C’est une théorie qui est essentiellement soutenue par les écologistes. Nous avons des personnes qui militent contre la procréation et contre les inséminations artificielles pour les animaux, mais qui militent pour que cela soit généralisé chez l’être humain... Cette marchandisation des corps est normale lorsqu’il s’agit de l’être humain, mais ils refusent cela quand il s’agit de la culture céréalière ou de l’élevage. Toutes ces garanties bio sont paradoxalement rejetées quand il s’agit de l’humanité... C’est un paradoxe qui montre bien que l’idéologie prime sur la raison pour toutes ces questions.
Publié par
le mardi 28 mai 2013